Villages de métiers traditionnels


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Tissage de nattes à Can Tho
Date: 20/04/2022

L’image de la natte est familière à chacun depuis son berceau jusqu’à la mort dans les activités quotidiennes « Au clair de la lune, deux nattes parallèles, l’une pour lui qui lit, l’autre pour elle qui tisse ». Le métier de tissage de nattes est né depuis plusieurs générations avec des anecdotes intéressantes.
Tissage de nattes à Thuong Thanh, arrondissement Cai Rang.

Au Vietnam, le tissage artisanal de nattes est né depuis tellement longtemps qu’on ne sait plus quand et qui est son vrai père. Selon la légende, sous les dynasties Le antérieur- Ly (X- XIe siècles), au village Hoi, commune de Tan Le, district de Hung Ha, province de Thai Binh, le tissage de nattes est inventé et puis se développe fortement vers la dynastie Le postérieure (XVe siècle). Ce métier fleurit à l’époque grâce au premier lauréat de concours de doctorat Pham Don Le (1457-?) habitant du village Hai Trieu, disctrict de  Ngu Thiem, province de Tan Hung (disctrict Hung Ha actuel), province de Thai Binh. Il a grandi dans le village Hoi lorsque le métier de tissage de nattes y était né depuis très longtemps. Pourtant, le cadre à tissage vertical était sans chevalet. En visite en Chine, Pham Don Le a trouvé le secret pour un tissage plus rapide et des nattes plus jolies : cadre de tissage horizontal avec chevalet pour que les fils de jute soient plus tendus. Il a transmis les expériences et nouvelles techniques de tissage aux habitants et a fait rénover les cadres à tissage. Le villageois l’a nommé Père du métier de tissage de nattes, Docteur Nattes et lui a construit un temple après son décès. (1).

Comme dans d’autres localités, le métier de tissage de nattes à Can Tho a son longue histoire. Nombreuses familles à Can Tho travaillent avec le cadre à tisser et vivent correctement de ce métier, plusieurs villages de métier se forment donc comme à Cai Chanh, Thanh Hoa (quartier Thuong Thanh, arrondissement de Cai Rang), à Kinh E (district de Vinh Thanh)... Le métier de tissage de nattes à Can Tho est transmis de générations en générations, d’une personne à l’autre en pratique directe. Ce métier est importé à Can Tho par les immigrés pendant les XVII-XVIIIe siècles. Ce métier répond aux besoins du marché avec la fiabilité et la beauté des produits : les nattes sont vendues aux petits magasins, aux kiosques des marchés, aux marchands de nombreuses localités et aux vendeurs ambulants. On décide le paiement en argent liquide ou en échange de riz, ces modalités sont assez connues à Can Tho. 

Les matières premières sont du jute et du jonc de mer et d’eau douce. Le jonc d’eau douce donne des nattes plus durables et plus belles. Le jute est une plante sauvage. Pour être proactif en matière première, on les arrache et les plante dans les vasières au bord des rivières et arroyos. 3 mois après le repiquage, on les récolte tout en les coupant au-dessus des racines : les nouvelles plantes y repoussent pour les récoles suivantes. Après 2-3 saisons, les tiges de jute deviennent laides et plus courtes, on devra donc repiquer de nouvelles plantes. Les tiges de jute sont triés en raison de longueur puis fendus et séchés au soleil 2 ou 3 fois jusqu’à ce qu’il soit bien sec, secoués pour qu’ils soient propres et finalement stockés dans des greniers à jute. Le jonc est planté à partir des graines sur la terre bien piochée. La récolte des tiges à 2m environ sera dans 3-4 mois depuis le semis. L’écorce sera détachée en 2 couches : la couche intérieure du blanc opalescent et la couche extérieure, les deux sont à sécher au soleil. La couche intérieure séchée est déchirée en petits fils, cette opération était faite à main et maintenant avec un petit râteau. Les fils courts sont reliés en fils longs et enroulés en bobines. Cette opération aussi était réalisée manuellement et puis maintenant avec un outil nommé « table à rouler » ou « machine à rouler ». La couche extérieure sert à faire des attaches des rames ou des hamacs… (2).

Les outils pour le tissage de nattes sont simples et moins chers : un cadre avec nombreuses parties et d’autres outils de soutien. Ce travail exige l’habileté et l’amour pour le métier. Les deux travailleurs doivent harmoniser leurs mouvements pour pouvoir répondre aux exigences du concepteur.

Les nattes de Can Tho sont particulièrement celles sans motifs car le jonc d’eau douce donne des fibres minces, blanches et brillantes. On fabrique aussi des nattes classiques pour les activités religieuses folkloriques. Les nattes classiques mesurent environ 60 cm de large servant à couvrir les lits et autels de culte avant de présenter des offrandes. Les artisans de nattes font aussi des nattes à motifs différents comme pions, carreaux…de couleurs bleue, verte, violette, jaune, blanche…représentant 5 éléments (3).

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(1) Nguyen Thi Van Hue, Métier de tissage artisanal des nattes, http//www.baotangphunu.com. Consulté le 16-3-2022.

(2) Ngoc Anh (2015), Village de tissage de nattes  Kinh E, Vinh Thanh, Journal Can Tho, le 24 tháng 5, p.8.

(3) Documents au Musée de Can Tho.    


Source : Journal Can Tho - Traduit par Trung Vu



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