Selon les personnes âgées ce métier existe depuis très longtemps. Au début, les galettes de riz furent confectionnées à l’occasion du Tet, pour la consommation familiale et l’offre aux invités. Au fil du temps, les établissements furent ouverts pour satisfaire les commandes. Actuellement, à Thuận Hưng, il existe encore 52 familles exerçant ce métier, surtout dans les hameaux Tân Phú et Tân Thạnh.
Les galettes de riz de Thuận Hưng sont réparties en 4 sortes : galettes salées, galettes nature, galettes pour nems et galettes au lait de coco et au sésame. Les galettes salées peuvent être gardées plus longtemps que les galettes nature. Les dernières sont plus croustillantes et servent à enrouler les rouleaux de printemps. Les galettes pour nems sont de plus petite taille. Chaque sorte a aussi plusieurs dimensions, les plus petites au diamètre de 30 cm, les plus grandes au diamètre de 40 cm. Les galettes de Thuận Hưng sont connues de leur finesse, de leur parfum du riz, de la bonne odeur du soleil, du goût du coco et du sésame. La fabrication est due à des astuces des artisans.
Les galettes de riz séchées au soleil. Photo : Ái Lam
La famille de madame Hà Thị Sáu exerçant ce métier depuis plus de 30 ans, vit dans une maison au bord de la rivière Thơm Rơm. Tous les membres de trois générations maîtrisent toutes les étapes de la confection des galettes de riz : préparer de la pâte, verser de la pâte sur la toile, y étaler de la pâte, faire sécher au soleil, empiler … Madame Sáu dit qu’elle doit se lever à 3 heures et travaille jusqu’au 10 heures du soir parce que la fabrication des galettes passe par 10 étapes. S’il fait un mauvais temps, le travail est plus pénible. «Malgré tout, je n’abandonne jamais le métier.», affirme-t-elle. Elle veut continuer à travailler pour nourrir la famille et pour faire connaître cette spécialité rurale à tout le monde. C’est pour cette raison qu’elle participe annuellement à la Fête des gâteaux traditionnels avec sa toile et son foyer de chaleur pour la démonstration de fabrication des galettes de riz. Plus on connaît les galettes de Thuận Hưng, plus elle se sent heureuse.
Pas loin de chez elle, la famille de monsieur Phan Văn Giai fait aussi ce métier depuis longtemps. «C’est très dur, ce travail. Pourtant, je ne peux pas l’abandonner. Je me sens toujours impatient quand je vois le feu dans les foyers de chaleur de mes voisins.», dit-il. Selon lui, les galettes de riz de Thuận Hưng sont appréciées grâce aux astuces de préparation de la pâte. Le riz récolté à Thốt Nốt est laissé pendant 4-6 mois avant la fabrication des galettes. Le riz récemment récolté ne peut être utilisé car la pâte se cassera plus facilement en cuisson et les galettes grillées ne seront pas croustillantes sur toute la surface. Avec du riz laissé trop longtemps, les galettes perdront leur goût sucré. Après avoir trempé du riz bien sélectionné dans de l’eau, on en moud, en enlève de l’eau acide, y ajoute du sel pour préparer la pâte. La cuisson doit être à très petit feu. L’étalage de la pâte doit être rapide pour que les galettes soient bien rondes, minces et ne se cassent pas. Chaque galette est confectionnée et étalée sur la planche en bambou en 10 secondes en moyenne. Monsieur Trịnh Văn Thà, patron d’un établissement depuis 10 ans, ajoute : “On doit aussi profiter du soleil pour que les galettes soient lisses et belles. On en est alors tranquilles.”. Pendant les jours ensoleillés, on voit ainsi, partout à Thuận Hưng, les rangées régulières des planches de galettes de riz.
Grâce à leur amour pour le métier, ces artisans font de Thuận Hưng un site touristique attrayant.
Source : Journal de Cần Thơ - Traduit par Trung Vu